Baon, après quelques semaines de quasi-silence, voici le temps venu de raconter ma vie encore une fois, tel un vieux mononque dans un party de Nouel. Désolé pour le formattage, le logiciel Thai a tendance a transformer mes guillements en deux lettres, et je suis trop paresseux pour y remédier.
Alors, qu’ai-je fait ce week-end?
Pour les besoins de la chose, je vais compter le week-end comme en étant un complet, tel que celui que vous vivez. Ici, l’entraînement est 6 jours semaine. Mais, puisque je suis pas un hardcore Thai motherfucka (pas encore), ce régime est plutôt difficile à suivre alors j’ai tendance à considérer le samedi comme une journée de presque congé.
Ainsi, vendredi soir, j’avais le goût de manger de quoi de différent de ce qui est servi dans les petits restaurants des environs du camp. Pete et moi nous dirigeons vers le centre-ville à l’aide de sa moto, direction un restaurant de sushi tapis-roulant qu’on avait aperçu une semaine avant et qui a l’air prometteur. Arrivés sur place, hmmm il y a un line-up, de quelques personnes seulement certes, mais assez pour que Pete propose d’aller manger de quoi ailleurs et revenir, vu qu’anyway la bouffe japonaise ça remplit jamais fucking assez. Motion acceptée. On se dirige donc vers un restaurant égyptien dans les parages. Pete, en passant, j’ai oublié de faire les présentations, est un Anglais qui a passé un petit bout de temps à travailler au Yemen et pays avoisinants et donc parle bien l’Arabe. Il était bien surpris de voir des restaurants avec l’étrange écriture sémitique (des barbots tant qu’à moé) et voulait checker ça. Chiang Mai est une ville extrêmement cosmopolite (bon, pas comme Montréal ou New York, mais pas mal plus que Gongyi mettons) et quand vient le temps de manger, c’est pas le choix qui manque. De l’indien? Bien sûr. Du mexicain? Muy bien, por favor. Du japonais?! Tu fermes tes yeux, tournes sur toi-même et compte jusqu’à dix avant de garrocher une balle de tennis et t’es sûr de renverser une assiette de tempura qui traîne. Ça, c’est bin sûr sans compter la bouffe Thai, renommée au travers du monde, présente sous toutes ses formes ici. J’adore manger, alors j’adore cet environnement.
Quant au resto égyptien, il est rendu dans ma liste de places à retourner et reretourner durant mon séjour ici. De plus, faut croire qu’il est authentique puisque le serveur/boss est un vrai Arabe (avec le gros nez et tout), et plusieurs clients aussi, certaines même avec leur suit d’apiculteur. On commande une grosse assiette de riz (cuit au four, non frit) avec des juteux chunks d’agneau, une salade à l’huile d’olive, du hummus avec de la viande dedans, et du pain plat pour rouler le tout et le manger avec la main droite, Arabe-style. La bouffe est plus que sublime, je veux absolument aller dans ce coin du monde pour déguster ce qu’ils ont à offrir.
L’entraînement de muay thai, ça creuse, alors on a encore un peu faim ensuite et on retourne vers le restaurant japonais. Vu de l’extérieur, c’est une gigantesque caféteria avec un petit tapis roulant qui transporte de minuscules assiettes de sushi et autres cossins. J’étais allé à une place similaire en Chine, et les assiettes sont de couleur différentes, chaque couleur correspondant à un prix, je pensais que c’était le même concept. Mais non toé, dès que tu rentres, ils punchent une feuille et tu as 1h15 minutes pour manger tout ce que tu veux. Plus qu’à moitié pleins déjà, on veut quand même maximiser notre investissement et on se tape donc un festin de hotpot japonais et de nombreuses assiettes de sushi beurré de wasabi jusqu’à ce qu’on soit pus capable de se gaver plus.
J’ai rarement été aussi plein de ma vie, et les deux repas ensemble m’ont coûté les 2/3 d’un mois de loyer. Mais ça c’est une question de priorités : si, afin de sauver du cash, j’ai (presque) arrêté de boire, pas loué de moto et que j’ai pris la chambre la plus minuscule et rustique possible, je vais quand même pas manger du riz à chaque esti de repas.
Le lendemain fut sans histoire, j’ai pris l’avant-midi off, lu un livre et relaxé avant l’entraînement d’après-midi. Dû à l’entraînement pas mal rigoureux, la plupart des stagiaires du camp, moi inclus, s’accordent juste une soirée de party par semaine. Les deux samedis précédents, j’étais allé avec le reste de la gang aux bars de falangs du centre-ville, qui sont pas si mal, mais ennuyants un peu, une fois passé l’effet comique de voir un band de reggae chanter du Bob Marley avec l’accent thaï ซ Noooo woman, no cly ป. Cette fois, j’avais le goût d’autre chose, alors j’ai ditché tout le monde et je suis parti seul, à pied, vers le Warm-Up (quel joli nom authentique thai), j’y étais allé il y a trois ans et le peu dont je me souviens de cette soirée nébuleuse me dit que c’était un sympathique endroit. Faudrait bien j’y retourne avec ma caméra, car ouin, c’est un des plus beaux bars ou je suis jamais allé. Il y a une gigantesque section lounge, avec sofas, petits ruisseaux, fontaines, une salle insonorisée avec un band live qui joue, et la grande salle avec dancefloor, aussi entourée de murs sound-proof. La foule est en grande majorité des étudiants et autres jeunes Thaïs trendy, habillés presque tous avec des clubbing outfits métrosexuels à souhait. Les seuls individus en shorts et T-shirts sont les quelques falangs de la place moé inclus. Mais bien que l’endroit soit plutôt ซ classe ป, c’est gratuit d’y entrer, y a pas de line-up, et personne fait chier personne avec le dress code. J’aime ça de même.
Je rencontre randomment d’autres gens de Lanna muay thai, et ils ont, tiens tiens, un set de whisky sur leur table et m’en offrent gracieusement. Je reste avec eux à chiller durant un certain temps avec des passages à essayer de ซ socialiser ป avec des jolies filles qui non seulement parlent juste Thai, mais qui en plus se tiennent en meutes et sont aussi snobasses que les (***censuré***) de bars de Ste-Foy. Comme quoi le monde est pas si différent d’une place à l’autre. De plus, elles ont presque toutes l’air d’avoir 14 ans, esti que je vieillis. Baon, le temps passe, et il est rendu deux heures du mat’, les lumières s’allument et les gens quittent le plancher collant et plein de vitre pétée. Sabine propose d’aller au club Spicy. Elle est sloshée tight, et a de la misère à conduire sa moto, mais en vraie Allemande, veut continuer le party. J’embarque donc avec l’autre dude dont j’ai oublié le nom et qui heureusement semble être pas mal plus sobre.
Spicy est un mot connu de tout le monde qui ont passé quelque temps à Chiang Mai, et pas juste pour décrire la sensation d’un mets plein d’épices. Ce restaurant bin ordinaire durant la journée, de 2 à 6 heures du matin, se transforme en after-hours ou jeunes backpackers saouls, ladyboys, vieux calisses, prostituées, et touristes féminines en jupe hippie qui sont là ซ juste pour danser ป se côtoient allègrement dans une ambiance difficile à caractériser par un autre mot que ซ débauche ป. Un de mes chums danois, lors de mon dernier séjour, avait décrit éloquemment le Spicy comme étant un zoo, dû au peu de comportement humain possible d’y observer. Difficile de trouver une meilleure analogie.
Nombre de mes comparses y sont également, certains en état d’ébriété plutôt avancée. Moi, je suis plutôt sobre, et ça rend l’expérience étrange… Je m’amuse quand même très bien, notamment grâce à une sexy jeune fille nommée Fai à qui un de mes chums a dit de un que j’aime juste les ladyboys et de deux que j’ai un minuscule pén15. Je peux juste dire qu’elle semblait déterminée en mautadit à infirmer ces deux postulats, mais après deux heures de grindage plus qu’intense (on aurait cru qu’elle voulait me sabler les parties génitales avec son ass) elle a juste disparu. Baon, contrairement à un de mes collègues qui a été ซ doublement chanceux ป, je rentre seul, et il est 6 heures du matin, l’heure à laquelle je me lève habituellement, quand je me fais dropper devant ma chambre. À environ 11 heures, mon chum Polonais Stefan cogne à ma porte et me demande si il peut plugger son iPod dans mon ordinateur. À ce point, durant sa journée, il a couru 6 km avec le head trainer, fait une revision complète de sa technique pour son combat qui vient, pris une douche, déjeuné et regardé la moitié d’un film. Autant dire qu’il est à la moitié de sa journée alors que moi, le lazy ass, je suis à la moitié de ma nuit de sommeil. Baon… Les soirées au Spicy sont bin amusantes, mais je crois que je vais les espacer, à moins que je veuille corrompre à jamais mon âme vertueuse et scrapper mes horaires de sommeil.
Je me suis levé pas très tôt et pas mal juste relaxé durant ce jour du Seigneur… J’ai macéré longuement dans la piscine sans chlore et lu un livre en séchant. À un moment donné, un Thai m’aborde et me jase en anglais bizarre. Je finis par comprendre qu’il m’invite à boire de la bière avec ses chums, assis pas loin, j’accepte, pourquoi pas hin? Je prends donc place à leur table, à ces genre 7-8 étudiants de première année en génie, à boire de la bière Chang ซ on the rocks ป. C’est comme ça qu’ils font ça ici, c’est juste trop étrange au début mais ça tombe pas mal sous le sens, et c’est ainsi qu’ils ont un cooler plein de glace à côté de leurs caisses de 12.
Aucun d’entre eux ne parle très bien anglais, ils commencent toutes leurs phrases par ซ YOU! ป et assemblent des phrases à la structure étrange. Mais croyez-le ou non, même si ils sont pas capables de dire ซ How old are you? ป, dans les dix premières minutes de conversation, ils m’ont demandé si j’aime mieux les films ซ èk èk èk ป (XXX) en japonais ou ungrit (anglais…), si je fume du ganja, et si j’ai une copine. Devant la négative, le gars a alors dit ซ Oh you a virgin? ป. Coudon c’est qui leur prof esti?!
Mais sinon, ils sont divertissants en batince, et je me pète quelques fous rires avec eux. L’humour de la chose est pas mal difficile à décrire cependant, vu qu’une grande partie était visuelle (dû au manque de capacité de communication verbale). J’apprends également plein de mots en thai, et puisque je connais l’alphabet, je peux leur demander de les écrire. Pas comme avec les Chinois et leurs maudits caractères illisibles. La langue thai est une des plus bizarres que j’aie jamais vu/entendu, surtout comment ils inversent tout le temps la prononciation du L et R dans leur propre langue, mais elle est intéressante et je suis bien déterminé à faire un effort pour l’apprendre.
Je les quitte après quelques bières, question de pas être trop saoul, tsé faut que je me lève tôt le lendemain. J’ai le sourire dans face, et je suis bien content de cette rencontre impromptue. J’aime interagir avec les locals quand je m’établis quelque part, et il s’adonne que les jeunes Thais, tout comme les jeunes Chinois, ont une bien drôle de notion de ce qui est socialement cool et représentent très bien l’intéressant paradoxe asiatique, balance entre tradition et modernité. On peut apprendre plein de choses vraiment cool que les guides de voyages mentionnent pas, juste en disant oui quand un Thai de 20 ans t’offre un gobelet de bière plein de glace. J’aime bin ça, moé.
Alors sur ce, je vais manger de quoi, mais juste avant je vais signer de mon nom Thai:
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